dimanche 1 avril 2012

Mon début avec la radiothérapie



Après quelques semaines d’attendre, j’ai enfin reçu le téléphone m’annonçant le début de ma radiothérapie.  Lors de ma première rencontre en radio-oncologie, on me parlait d’un délai de 10 à 12 jours ouvrables.   Quand j’y suis allé pour les marques on parlait de 15 jours ouvrables et dans les faits ça été 17 jours ouvrables soit près d’un mois.
Je dois vous avouer que lassée d’attendre et comme j’avais très envie d’aller voir ma famille à l’Île Aux Coudres, je m’étais organisée pour partir jeudi le 23 mars.  J’ai donc pris les devants et j’ai téléphoné pour connaître approximativement la date de début de mes traitements.  La dame m’a dit que je devrais normalement débuter le mercredi 22 ou jeudi le 23.  J’ai donc demandé à ne pas débuter avant le lundi 26 mars.  J’ai maintenant une note à mon dossier indiquant que je refusais de débuter mes traitements avant le lundi.  Avec le recul, pour deux jours de différence, je suis très heureuse d’avoir pu profiter de ce bon moment en famille.  Il faut dire que depuis septembre je n’avais pas quitté Québec et que le risque de contagion lors de mes traitements de chimio a été très néfaste pour ma vie sociale.

Mon premier rendez-vous a été lundi à 18h15.  Je dois subir 20 traitements qui sont toujours à la même heure du lundi au vendredi.  Pour moi c’était la pire situation qui pouvait m’arriver.  Pour le transport en commun il faut oublier ça le soir car déjà le jour à partir de la Rive Sud ce n’est pas de la tarte, imaginez le soir à l’envers du trafic.  Pour l’accompagnement–transport par des bénévoles, le soir c’est aussi très difficile.  Avec l’horaire de travail de mon chum, nous rendre à Québec dans les temps (il faut arriver 15 minutes plus tôt au risque de ne pas recevoir le traitement) ce n’est pas toujours faisable.  Le soir c’est aussi le karaté et impossible de faire coordonner les horaires.  Il m’était impossible à ce moment-là de faire modifier l’heure. Je devais attendre mon premier traitement pour demander à la technicienne en radiologie s’il y avait des trous dans l’horaire ou encore quelqu’un qui terminait pour changer avec elle l’heure.  Je dis technicienne car depuis lundi j’ai rencontré 7 personnes différentes et à toutes les fois c’était des filles.  Comme désensibilisation c’est merveilleux, je suis prête pour le monokini et c’est dommage car je dois éviter le soleil sur les parties exposées aux rayons.

Dès mon premier traitement j’ai demandé un changement et j’ai eu le choix entre 8h30 et 16h30, c’est certain j’ai choisi 8h30.  J’ai retrouvé mon autonomie et je voyage en autobus.  Ça me prend environ 3 heures, soit le double du temps qu’en auto, mais j’en profite pour lire et comme je suis matinale c’est facile pour moi.  Si je ne décide pas de flâner, je suis de retour à la maison vers 10h le matin, il me reste toute la journée pour faire autre chose.  À partir du 1er avril je vais avoir la passe de bus métropolitaine et je vais pouvoir essayer d’autres parcours qui pourraient être plus efficaces.  Mes épreuves journalières sont de ne pas arrêter chez Paillard manger un croissant aux amandes, résister aux nombreuses vitrines et magasins de la rue St-Jean et finalement ne pas entrer dans les centres d’achats du Boulevard Laurier (c’est là que je transfère pour un autobus de la Rive Sud). 

En ce qui concerne les traitements, c’est rapide et sans douleur.  Lors du premier traitement, la technicienne nous accueille dans la salle d’attente générale et nous accompagne à notre accélérateur.  Je crois qu’il y en a six au total.  Moi j’ai le numéro 6 et une petite salle d’attente est attenante à deux cabines qui servent à laisser nos vêtements et mettre la belle petite jaquette.  Lorsqu’on arrive, la routine est de laver nos mains avec les désinfectants.  Ensuite on va se choisir une jaquette et on laisse nos vêtements dans la cabine.  Dans mon cas, j’enlève juste le haut et je vais attendre dans la salle d’attente que l’on vienne me chercher.  Quand j’entre dans la salle (c’est une belle grande pièce) je me couche sur la civière et après avoir mis un coussin sous mes genoux, la technicienne ajuste l’appareil avec une espèce de niveau au laser qui doit s’ajuster sur mes tatouages.  Quand je suis en place je ne dois pas bouger et après avoir inséré une plaque dans la machine, la technicienne quitte la pièce et referme une grosse porte scellée.  Quand la machine marche j’entends comme un gros bourdonnement qui dure 1 ou deux minutes pas plus.  La technicienne revient une autre fois replace l’appareil de l’autre côté et refais le même processus.  La première fois et une fois par semaine une photo est prise pour le médecin.  La technicienne est toujours en contact avec nous par une caméra et un micro en cas de problèmes.  Toute l’opération dure à peine 10 minutes.  Je dois théoriquement rencontrer la radio oncologue 1 fois par semaine suite à mon traitement.  Dans mon cas ce sera la semaine prochaine, je viens juste de commencer et tout va bien.   Pendant les traitements je ne ressens absolument rien et pour l’instant, il n’y a rien d’apparent à signaler.

Les effets secondaires sont un rougissement de la peau qui ressemble à un coup de soleil qui apparait suite à plusieurs traitements.  La fatigue peut se faire sentir mais c’est plus en rapport avec les déplacements qu’en raison du traitement lui-même.  Comme je me lève le matin avant 6h, le soir je dois aussi me coucher plus tôt ou faire une petite sieste en après-midi.  Je me félicite d’avoir choisi les tatouages cela m’a permis de vivre normalement pendant toute l’attente avant les traitements et je n’ai pas à prendre attention d’effacer les marques dans la douche ou le bain.  Vendredi j’ai aussi reçu mon traitement de Herceptin à 2h30 l’après-midi et mon prochain est le 19 avril.  Le 25 avril je dois rencontrer mon chirurgien et je devrais avoir fini ma radio ou être très près de la fin.  Il me restera donc le Herceptin aux trois semaines et le 1er avril j’ai débuté une médication que je devrai prendre à tous les jours pendant 5 ans.  Mon médecin m’a laissé choisir le moment où débuter la médication.  Il fallait attendre après la chimio et je pouvais commencer rapidement ou attendre à mon choix pendant ou après la radio.  Le 1er avril, je trouve que c’est une date facile à se rappeler et qui est pleine de significations, c’est un beau poisson. 

J’ai eu une petite frousse avec le transport, mais je me rends compte que ce qui est le plus difficile c’est de ne pas être autonome et de devoir dépendre des autres.  Mon Chaton, ma sœur, mes amies étaient tous disponibles pour me transporter à un moment ou l’autre, mais ça aurait été beaucoup plus stressant pour moi.  J’ai encore beaucoup de choses à apprendre de la situation et dans mon cas le plus difficile c’est apprendre à recevoir mais j’y travaille très fort.

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