Vendredi le 16 décembre, j’ai reçu mon deuxième
traitement de chimio et sauf une réaction allergique qui a été réglée en deux temps
trois mouvements grâce au Bénadryl, je vais super bien.
À toutes les fois ou je vais à l’Hôpital je découvre de
nouveaux avantages à mon traitement VIP. Avant chaque traitement de chimio, je dois la
veille passer à l'hosto pour une prise de sang histoire de vérifier mon taux de globules blancs. On doit me rappeler en fin d’après-midi pour
me dire si tout est OK et si je suis en mesure de me présenter le lendemain
pour mon traitement. Après mon aventure
de la semaine dernière j’avais confiance mais on ne sait jamais. C’est d’autant plus important de le savoir
rapidement car j’ai à prendre à titre préventif du Décadron pour éviter les
nausées, deux cachets la veille, deux cachets au déjeuner, deux cachets une heure avant le traitement et
suite au traitement deux cachets au souper et encore 2 cachets au déjeuner et 2
autres au souper pour le lendemain (total 12 cachets). À travers tout ça un petit Zofran juste
avant le traitement et un autre au coucher.
Chaque médicament est associé à une composante de la chimio qui est dans
mon cas un cocktail de Taxotère et de Cyclophosphamide. Je
vous indique les noms pour celles qui ont déjà reçu des traitements et pour mon
beau frère qui est chimiste. Pour répondre à Gaétan, je ne fais pas mon cour infirmière
mais je vais être drôlement plus aidante pour les personnes qui vivent la même
maladie que moi. Je vais avoir de nouvelles habiletés au niveau médical mais
patience, je vous raconte le tout plus tard.
Pour en revenir à mon histoire, je me présente à mon
rendez-vous à 11h30 au centre de prélèvement avec une amie, pour joindre l’utile
à l’agréable nous en avons profité pour aller dîner ensemble en ville. Disciplinée
comme je suis, je vois le gros tableau qui dit que sauf urgence je doit prendre
un numéro, je pige le 36. Je ne me considère
pas en urgence mais j’ai quand même un doute, la salle est bondée et une dame
près de moi me dit qu’elle attend depuis une heure. J’ai un rendez-vous mais, à l’hôpital même
avec un rendez-vous habituellement on
attends son tour. Prochain patient le
numéro 24, il faut compter un gros 5 minutes par personne, on n’est pas sortie
de l’auberge. Mon amie se propose gentiment
de vérifier auprès de la préposée à l’accueil si nous avons fait le bon choix
au risque de la déranger quelques secondes.
Dès que la personne sait pourquoi je suis là, j'ai droit au traitement de faveur, on me gronde même un peu... pas question d'attendre dans la salle d'urgence pour moi. Je passe devant tout le monde à l’inscription
et je suis la suivante dans la salle de prélèvement. Le tout est réglé top chrono en moins de 5
minutes. Je quitte le local un peu
triste pour la dame qui devra attendre un cinq minutes de plus à cause de moi. À 15 heures j’ai des nouvelles de mon test
sanguin tout est OK pour le lendemain.
À 9h10 avant mon deuxième traitement, j’ai rendez-vous
avec mon médecin sénologue (médecin spécialisé dans l'étude du sein et le traitement de ses maladies). C’est elle qui est responsable du suivi de mon
dossier. C’est
elle qui m’a fait mon premier examen, ma première biopsie par ponction (j’en ai
eu une aussi avec échographie) et qui m’a annoncé la nouvelle que ma tumeur était
cancéreuse. C'est comme dans les films, ça commence par «Malheureusement, j'ai pas une bonne nouvelle pour vous...». Quand elle m’a annoncé la
nouvelle, elle avait déjà pris rendez-vous avec mon chirurgien que je
rencontrais deux heures plus tard et j’avais également
la date de mon opération. Toute une journée, c’est là que le choc est le plus grand après on y va un rendez-vous à
la fois, on suit le protocole.
Pour revenir à ma rencontre, la sénologue fait un survol des derniers étapes de mon cheminement, dont mon séjour à l’urgence. Elle me prépare ma prescription pour le Neupogen, le fameux médicament pour remonter mes globules blancs. Et visite oblige, un petit tâtement de seins ganglions et compagnie. Je comprend parfaitement les personnes qui disent que dans le milieu hospitalier la pudeur ça n’a pas sa place. Elle trouve que j’ai l’air en forme, me demande si j’ai des questions ou des effets secondaires et comme tout est parfait on se dit à la prochaine.
Pour revenir à ma rencontre, la sénologue fait un survol des derniers étapes de mon cheminement, dont mon séjour à l’urgence. Elle me prépare ma prescription pour le Neupogen, le fameux médicament pour remonter mes globules blancs. Et visite oblige, un petit tâtement de seins ganglions et compagnie. Je comprend parfaitement les personnes qui disent que dans le milieu hospitalier la pudeur ça n’a pas sa place. Elle trouve que j’ai l’air en forme, me demande si j’ai des questions ou des effets secondaires et comme tout est parfait on se dit à la prochaine.
Mon rendez-vous pour la chimio était prévu pour 9h30
mais j’ai un petit peu de retard. Je place
mon dossier dans le casier à côté de la porte de la salle de traitement et je
retourne dans la salle d’attendre rejoindre mon chaton. Il m’accompagne le matin et reste avec moi pour
mes rencontres avec les médecins sinon, il me dépose avant d’aller
travailler. Une amie viens me chercher
3h30 à 4h plus tard, j’ai la chance que mes traitements soient le vendredi et
qu’elle ne travaille pas cette journée là. On a toujours des anges sur notre route.
Mon tour arrive, je quitte pour la salle de traitement et
ce matin et comme j’arrive tard, il ne reste que les civières. Dans la salle 23, il y a toujours 3 ou 4
infirmières en présence et chacune est responsable de 2 ou 3 patientes. Il faut gérer la pose du soluté, l’installation
du casque réfrigérant (je reviens tout à l’heure avec ce sujet) et le début du
traitement de chimio. Je vais avoir deux
poches de 45 minutes chacune et ensuite ce sera le Herceptin qui n’est pas de la
chimio pour environ 30 minutes. Pendant les traitements de chimio, il faut
rester dans le local 23 ou il y a 8 places (4 fauteuils inclinables et 4
civières) c’est au choix si les places sont libres. Nous sommes sous surveillance constante pour vérifier
les effets secondaires et pour que les changements de poches se fassent dès que
possible. Quand je reçoit mon Herceptin
ou que je suis en attente de fin de traitement, on me transfère dans le local adjacent où il y a une infirmière qui vient de temps en temps. Nous
devons laisser la place pour celles qui
débutent leur traitement.
Aujourd’hui je
dois avoir la visite de la pharmacienne qui va me donner une prescription
pour le Neupogen et m’expliquer les effets secondaires et autres. Mon traitement de chimio débute et l’infirmière
m’avise de l'a prévenir immédiatement si j’ai des palpitations, de l’oppression, un sentiment d’étouffement
ou des chaleurs.
Le produit utilisé pour liquéfier le Taxotère provoque parfois des
allergies. Ma pharmacienne arrive et
commence à me parler de la nouvelle médication mais je comprend rien, j’ai une
chaleur instantanée qui me monte à la tête et je suis toute étourdie, je lui demande d’avertir
l’infirmière que je me sent pas bien.
Elle arrive au galop mais très calme, elle coupe l’alimentation de la chimio,
rince un petit coup avec le soluté et m’installe une poche de Bénadryl. Je reviens rapidement à la normale mais comme
le Bénadryl endort je suis un peu dans les vapes. Le traitement recommence et je n’ai plus de
problème. Une autre note à mon dossier
avant chaque chimio, je vais recevoir une petite poche de Bénadryl, cela n’allongera pas ma visite car je dois attendre 15 minutes avant le début des mes
traitements en raison du casque.
Retour de la pharmacienne avant que je sois trop
endormie, elle me donne ma prescription qu’elle a faxé à ma pharmacie. Autre petit surprise, je m’attendais à une
injection à l’hôpital avant mon départ mais non ce n’est pas le cas. Je dois aller à ma pharmacie récupérer le
médicament et prendre un rendez-vous au CLSC avec une infirmière. Je dois recevoir 5 injections, une
par jour pendant 5 jours et elles doivent débuter le jour 3, suite à mon
traitement. J’ai deux options, aller à
tous les jours au CLSC pour recevoir mon injection ou recevoir les instructions pour l'administrer moi-même ou par mon conjoint. Ce sont des injections sous cutanées comme
celles des diabétiques. Je me dis que si
des personnes doivent le faire à tous les jours de leur vie, cinq jours aux
trois semaines, trois fois c’est pas beaucoup. Comme
je suis pas trop moumoune, ça devrait bien aller.
Le casque et moi avant l'installation |
Bon les surprises sont finis pour la journée et je vous
explique le casque. Dans le cas de
certains traitements de chimio, le port d’un casque réfrigéré lors des
traitements peut aider à diminuer la perte de cheveux. Dans mon cas, il semble qu’avec mon traitement
ils ont de bons résultats. Pour certaines
femmes le traitement n’est pas offert car il est inutile, pour d’autres elles
ne peuvent pas le recevoir car elles ne supportent pas le froid. Ils installent
un genre de couche sac magique glacé sur la tête 15 minutes avant le traitement et en font le changement aux les 45 minutes (sauf le premier qui sera changé
après 20 minutes car il réchauffe plus vite) le but est de contracter les
cellules sanguines ce qui empêche le traitement de chimio de s’y rendre ou du
moins diminue son effet. On doit garder
le casque 1 heure après la fin de la chimio.
Dans mon cas, comme j’ai une session de Herceptin qui dure 30 minutes, j’ai juste
30 minutes de plus à attendre. Pour l’instant j’ai de bons résultats mais il ne
faut pas vendre la peau de l’ours avant de voir si elle va peler. C’est un peu froid au début mais c’est pas si
pire.
Une compagne de traitement qui a un très beau sourire. |
Je me rend compte à toutes les fois de la chance que j’ai
d’être en forme. Une dame qui était près
de moi et qui a débuté ses traitements en même temps que moi racontait à la
pharmacienne qu’elle avait tous les effets secondaires possibles. Des abcès dans la bouche, de la diarrhée, des
maux de cœur et j’en passe. Elle avait l’air d’avoir 15 ans de plus. Comble de malheur, lors de la rencontre
préparatoire à la chimio, elle était très inquiète pour la perte de ses cheveux. Malheureusement avec son traitement le casque est inutile. Quand
on se compare on se console, j’ai
beaucoup d’empathie pour mes compagnes de maladie. Je vois aussi de beaux
sourires et de belles attentions de toute l’équipe soignante mais aussi de nombreuses patientes qui sans se parler s'encouragent d'un regard ou d'un sourire. Malgré tout, c'est une belle expérience humaine qui me fait grandir et mieux apprécier la vie.
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